Le nouveau départ…

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a)    Acte II – Scène 1

Minla’a, ses jeunes frères Mengue et Ebene, et leurs familles sont arrivés chez leurs oncles maternels à Mebe Me Nko. Ils se réunissent un peu à l’écart du village, dans une clairière.

  • Minla’a : Mes frères, du temps s’est écoulé depuis que nous avons quitté notre Mvoutedoumnatal. Nos oncles de Mebe me Nko nous hébergent depuis maintenant de longs mois.
  • Mengue : Nous ne les remercierons jamais assez. Ils nous donnent tout ce dont nous pourrions avoir besoin. Même des terres pour cultiver du manioc et ne pas être des mendiants.
  • Ebene : C’est là qu’on voit qu’un enfant, un monengon, trouvera toujours refuge chez ses oncles maternels.
  • Minla’a : c’est intéressant ce que tu dis là Ebene. Ils sont en effet formidables. Mais…
  • Mengue : Il y a un mais ?
  • Minla’a : Oui. Nous avons appris que l’hôte est d’or le matin, d’argent, et de cuivre s’il passe la nuit. Nous avons passé beaucoup de nuits ici. Il est temps de partir.
  • Mengue : Mais on dit également, et nous le savons, que l’invité est un invité, même s’il reste deux saisons sèches et deux saisons des pluies.
  • Minla’a : Et nous savons, toi également Mengue, que qui abuse de l’hospitalité est un homme mal élevé. Mais ce que tu dis illustre le propos que je voulais tenir.
  • Assemblée : Parle, nous t’écoutons !
  • Minla’a : Nous sommes partis de notre village parce que nous partagions une vision de ce que devait être notre village, une vision de la liberté, une vision de ce qu’est un homme digne et indépendant. Ce départ était dû au fait que j’ai tenu tête à mon père. Vous m’avez suivi. Vous, jeunes et plus anciens, dont certains sont plus âgés que moi. Ici aussi à Mebe me Nko, la cité est dirigée d’une manière  et chacun peut avoir son avis. S’il vient à arriver que moi ou un autre de vous ne soit pas d’accord, pourra t’il seulement parler ? Ou devra-t-il supporter sans rien dire parce qu’il n’est pas né ici. Je ne suis pas sûr que ce soit la liberté que nous cherchions. Nous devons partir.
  • Ebene : c’est vrai qu’avec ces arguments, ça fait sens.
  • Minla’a : Autre chose, nous sommes partis de Mvoutedoum, mais nous n’avons jamais décidé de qui devait être notre chef. Cela entraine des murmures et chuchotements. Je les entends. Ceci doit cesser. Une clarification s’impose.
  • Assemblée : Ya ! Tu as raison
  • Ebene : C’est une bonne idée mon frère. Seulement qui sera notre chef ?
  • Mengue : Et comment le désignerons nous ? Est-ce que ce sera le plus âgé ? est-ce que ce sera le plus sage ? Est-ce que ce sera le plus fort ? Comment décider ?
  • Minla’a : Nous sommes en groupe, je propose que l’on vote.
  • Ebene : Que ceux qui sont pour la force lèvent la main (une immense majorité lève la main). Minla’a, l’assemblée a parlé et propose que celui qui est le plus fort soit notre chef. Qui est candidat ?
  • Minla’a : Moi
  • Mengue : Moi
  • Ebene : Personne d’autre ? (Silence dans l’assemblée). Minla’a, Mengue est de loin ton cadet. Il a encore la vigueur et la fougue. Souhaites-tu déléguer quelqu’un à ta place ?
  • Minla’a : Et je lui déléguerai également le soin de s’occuper de mes femmes ? Je combattrai !
  • Ebene : Vous connaissez les règles du Messing de nos ancêtres. Respectez-les ou soyez disqualifiés. Assemblée ! Faisons un cercle pour entourer les combattants. Le combat sera terminé quand l’un d’eux aura le dos au sol !
  • Assemblée : Yaaa !

Mengue et Minla’a se dressent au centre du cercle. Ils entament des mouvements harmonieux, comme dans une danse, puis s’empoignent. Le combat commence. Mengue et Minla’a rivalisent d’adresse, mais Minla’a finit par prendre le dessus, le genou sur la poitrine de son frère, allongé dos au sol.

  • Assemblée : Nous avons un chef. Bi bili Nkunkuma (Ils portent Minla’a en triomphe)
  • Minla’a : Merci mes frères. J’ai gagné. Et nous avons tous gagné. Nous avons gagné une direction, nous avons gagné une organisation, nous avons gagné une destinée. Mengue, lève-toi. Tu es brave, tu seras mon second. Je choisirai parmi vous cinq notables qui m’aideront à prendre des décisions éclairées.
  • Assemblée : C’est une bonne idée
  • Minla’a : Et puisque cette clairière est le lieu de départ de notre aventure, partout où nous irons, nous reconstruirons une clairière à l’identique. Nous l’appellerons Endengue. Allons. Le futur est incertain, et il ne tient qu’à nous d’effacer cette incertitude pour la remplacer par la gloire. Allons !

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